Exposition de photographies de Séverine Dabadie : « Laxoa, aux origines de la pelote basque », du 15 septembre au 9 octobre

La Ville de Saint-Jean-de-Luz reçoit l’exposition intitulée « Laxoa, aux origines de la pelote basque », du 15 septembre au 9 octobre 2022, à la Villa Ducontenia.

Exposition itinérante organisée par le Centre Départemental d’Education au Patrimoine Ospitalea à Irissarry, en collaboration avec la ville, elle présente le laxoa autour de 3 thèmes : son histoire, ses règles et ses objets, le tout illustré par 55 clichés de la photographe Séverine Dabadie.

Le laxoa, ancêtre de toutes les formes de pelote basque

Le laxoa est la forme de jeu de pelote basque la plus ancienne. Elle ne doit sa fragile survie qu’à quelques passionnés de la vallée du Baztan en Navarre qui en est le foyer le plus vivace. Chaque année, on peut assister à une partie jouée sur le fronton de Ciboure entre les joueurs du club Luzean et ceux de Laxoa Elkartea.
 
Depuis les temps les plus anciens, l’Antiquité grecque puis romaine, les jeux de balles ont amené les jeunes gens des villages à s’affronter et à se défier tout en s’amusant. Sportifs et ludiques à la fois, ces jeux se sont répandus un peu partout en Europe. Mais au Pays Basque, ils tiennent une place toute particulière dans la tradition et dans le cœur des habitants.
 
Les premières formes de jeux connues opposaient deux équipes face à face. On les appelle les « jeux directs », tel le jeu de paume, l’ancêtre du tennis. Tout d’abord en extérieur et à mains nues, les joueurs se lancent des défis en se renvoyant une pelote de laine et de coton, recouverte de cuir, d’un camp à l’autre sur un terrain d’une largeur d’environ 50 mètres. L’apparition du gant de cuir permet de renvoyer la balle plus loin. C’est alors que naît le laxoa. L’utilisation du caoutchouc dans la fabrication des pelotes transforme radicalement le jeu. Les rebonds de la balle sont plus vifs et obligent à la construction d’un mur. Descendant direct du laxoa, le rebot apparaît. Suivront toutes les formes de jeux indirects donnant lieu à la construction de frontons si emblématiques des paysages basques.
 
Comme son cousin le tennis, le laxoa se joue face à face (sans filet) sur de vastes places libres. Comme lui, on compte les points en 15, 30, 40 et en jeux.
 
Le laxoa se pratique à l’aide de gants de cuir et d’un butoir. Ses règles se rapprochent du rebot qui est son plus direct descendant.
 
L’évolution de la pelote basque ne s’est pas faite en faveur du laxoa. Règles complexes, pelote lourde et concurrence des autres formes de pelote, tous ces handicaps ont failli faire disparaître cet ancêtre. C’est la passion du jeu de quelques amoureux des traditions qui ont évité le naufrage. Il a fallu le courage et l’audace de certains pour que survive le laxoa. Quelques passionnés continuent de faire perdurer ce jeu qui remonte à la nuit des temps et qui nous rattache à notre passé et à nos traditions. Ce n’est certes pas aujourd’hui la forme la plus populaire des jeux de pelote mais résonnent dans ces joutes non seulement l’écho de ces balles que l’on renvoie sans cesse mais également l’écho de notre passé et de ces défis ancestraux »,

précise Séverine Dabadie.

Séverine Dabadie, photographe

Auteure de 6 livres de photographie, de nombreuses expositions et publications, Séverine Dabadie est née à Biarritz en 1964 et a grandi autour de la baie de Saint-Jean-de-Luz, le claquement des vagues en fond sonore et l’appel du large en leitmotiv lancinant et impérieux. Elle s’intéresse depuis toujours au patrimoine régional immatériel et aux sujets qui lui semblent fragilisés ou mis en danger par les assauts de la modernité.

Grâce aux clichés de Séverine Dabadie, l’exposition propose une plongée esthétique, ethnographique et sociologique dans l’univers du laxoa. La photographe, qui a fait de la citation d’Henri Cartier-Bresson sa devise : « Photographier, c’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’œil et le cœur », a, entre autres livres de photographie, publié avec Christiane Etchezaharreta « Laxoa, aux racines de la pelote basque » dont est tirée cette exposition.

Ses photographies sont présentes sur le site : www.severinedabadie.com

Des rencontres autour de l’exposition

Partie de laxoa entre Luzean et Laxoa Elkartea

Samedi 17 septembre, 18h, fronton de Ciboure
Entrée libre

Conférence « Les jeux de paume-pelote basque à Saint-Jean-de-Luz – Luzean, errebotan eta blekan, Donibanen, 1747-1947 »

par Renée-Evelyne, Mourguy-Capelier, Docteur de l’Université Bordeaux Montaigne

Quels étaient les jeux de pelote pratiqués par nos ancêtres du Pays basque au XVIIIe siècle ?
Quelles furent les modes, l’engouement et les évolutions, l’actualité de ces jeux au XIXe siècle et, plus particulièrement, à Saint-Jean-de Luz. Quels y furent en particulier les lieux utilisés et construits pour le jeu, par qui et dans quelles circonstances ? C’est à ces questions que la conférence Luzean, errebotan eta blekan, donnera quelques réponses.
Samedi 8 octobre, 17h, Villa Ducontenia (1er étage)
Entrée libre

L’exposition est à retrouver à la Villa Ducontenia du 15 septembre au 9 octobre.
Entrée libre du mercredi au dimanche 14:30>19:00 et le samedi 10:00>12:30 – 14:30>19:00