Visite virtuelle du Jardin botanique littoral : le jardin des utiles

En ces temps de confinement, et de vacances scolaires, nous vous proposons de vous évader dans la nature en vous offrant une visite virtuelle du Jardin botanique littoral de Saint-Jean-de-Luz. Profitez à distance de l’explosion des espèces printanières.

Voici donc, pour une première étape, une découverte du jardin des utiles. Cet espace est composé, comme les jardins médiévaux de plusieurs secteurs plantés d’espèces utiles. On y retrouve des plantes aromatiques, tinctoriales, médicinales, alimentaires…

Bonne visite !

Le carré des engrais verts

Phacélie, moutarde, trèfle incarnat… sont en fleur ! Ce sont des engrais verts qui ont été semés à l’automne dernier

Les engrais verts permettent d’enrichir et d’améliorer le sol en les incorporant ensuite sur place. Les feuilles vont apporter de la matière organique et les racines vont décompacter le sol. Semer des engrais verts sur vos parcelles à l’automne, ou au printemps sur vos parcelles non cultivées, permet de ne pas les laisser « à nu ». Cela évite le développement des mauvaises herbes et protège la surface du sol en amortissant le choc des gouttes de pluie.

Ceux qui sont semés à l’automne, doivent normalement, s’ils ne sont pas détruits naturellement par le gel à la fin de l’hiver, être tondus ou fauchés, laissés 3 semaines sur le sol puis enfouis.  Ici, une partie a été volontairement laissée afin que les fleurs profitent à la faune ailée du jardin. 

La phacélie offre de magnifiques fleurs mauves appréciées des insectes et particulièrement des pollinisateurs

Le trèfle incarnat, plante fourragère est un excellent engrais vert car il fixe l’azote de l’air

La moutarde blanche empêche efficacement le développement des « mauvaises herbes ». Elle a la particularité de tuer les nématodes (petits vers parasites) du sol.

Le carré des tinctoriales et des plantes de sorcières

L’ortie : plante à purin par excellence, reminéralisante, l’ortie a de multiples usages. Ses fibres peuvent être aussi utilisées pour confectionner des cordages, des toiles, des fils ou des tissus comme le lin.

Ce carré compte aussi quelques plantes dites « de sorcières » aux qualités assurément plus toxiques que magiques comme la grande cigüe très vénéneuses et immanquablement mortelle !

Le carré des alimentaires

Dans la section dédiée aux plantes alimentaires sauvages ou cultivées, les pieds de fèves semés à l’automne sont en pleine croissance ! Ils offrent de délicieux fruits. Les « cosses » sont souvent jetées une fois les fèves libérées, mais elles sont pourtant comestibles elles-aussi et permettent de réaliser d’excellents veloutés. L’idéal est de les récolter jeunes (lorsqu’elles sont peu bossues) pour limiter la présence de « fils » peu agréables en bouche ! 

Les jardiniers du jardin ont choisi de laisser se développer leurs feuilles supérieures, habituellement pincées au moment de la floraison. Ces dernières attirent des pucerons pour le bonheur des fourmis qui les exploitent pour leur excrétion de miellat (liquide très riche en sucres). Les pucerons sont aussi recherchés par les coccinelles rouges à 7 points qui, à ses différents stades de croissance, en consomment de grandes quantités.

L’artichaut, de la même famille que les pâquerettes, les pissenlits, les laitues, est en plein développement. C’est son capitule (inflorescence) qui est consommé.
Ses feuilles ont des vertus tinctoriales également et produisent un très beau jaune moutarde pour colorer les tissus de fibres végétales (lin, coton…).

L’ail des ours est sans doute, une des plantes sauvages comestibles les plus connues… Elle tapisse les sous-bois et apprécie davantage les sols calcaires, moins fréquents ici. Ce sont les feuilles qui sont surtout consommées (même si ses boutons floraux sont également comestibles) : crues en salade, en pesto, en soupe, cuites comme des épinards… Elle est très riche en vitamine C.
Son nom fait référence aux ours qui selon la légende partiraient à leur recherche en fin d’hibernation afin de se purger. Elle a également été associée à la magie blanche. Les femmes enceintes en porteraient dans leurs poches pour ses prétendus pouvoirs protecteurs de l’enfant à naître !

L’oseille est cultivée pour ses feuilles crues ou cuites, ou utilisée comme condiment ou herbe aromatique, au goût acidulé : soupes, vinaigrettes, omelettes, sauces…

Le carré des plantes aromatiques

Le nouveau carré des plantes aromatiques a été réaménagé en février pour qu’il soit plus adapté à ces plantes qui apprécient pour la plupart les sols plutôt drainants.

Avec un apport de sable et de graviers, il a été remodelé de façon à créer des buttes et éviter que l’eau ne stagne trop. Différentes espèces de thyms, sarriette des montagnes, lavandes, romarin, estragon, origan, marjolaine, hélychryse… ont trouvé leur place sur ces mini-reliefs. Les espèces aromatiques appréciant les sols plus frais (plus humides), telles que la mélisse, la ciboulette, les menthes… sont installées en contrebas, dans les zones plates, là où l’eau aura tendance à s’accumuler naturellement. Toutes ces plantes s’étoffent petit à petit.