Le hérisson, l’ami du jardinier

Le samedi 27 mars, le Jardin botanique littoral acueillait Antoine, membre de l’association départementale pour la sauvegarde de la faune sauvage Hegalaldia, pour une animation de sensibilisation grand public à la préservation du hérisson d’Europe. Un des individus soignés par leur équipe a été ce jour-là relâché dans le jardin. L’occasion aujourd’hui de rappeler ce qu’est un hérisson et comment le préserver.

Ce que vous ne saviez peut-être pas sur le hérisson…

C’est un mammifère.

Il se nourrit de carabes, scarabées, larves, vers de terre, et bien sûr, pour le plus grand plaisir des jardiniers d’escargots et de limaces. Il peut consommer plus rarement des vertébrés (petits rongeurs, amphibiens ou reptiles) et de petits fruits tombés au sol (baies).

C’est un très bon nageur.

Sa carapace de piquants (entre 5000 et 6000 piquants) est quasi unique dans le monde animal. Il peut la déployer en moins d’une seconde en cas de danger et rester en « boule » jusqu’à une heure.

Les femelles peuvent avoir deux portées par an.

C’est un animal nocturne. Ses prédateurs naturels sont le blaireau, le renard, les rapaces (nocturnes surtout), le chien, le chat et la fouine.

Il entre en hibernation lorsque les températures descendent en dessous de 5 – 10 °C et que les ressources alimentaires se raréfient (octobre ou novembre, suivant les régions). Il sort définitivement de son sommeil hivernal à partir de mars.

Mais cet étonnant animal est une espèce menacée et protégée. Elle pourrait malheureusement disparaître d’ici à 2025.

Comment participer à sa préservation dans son jardin ?

Privilégier les clôtures à maille large

Même si le hérisson est un bon grimpeur, de nombreuses clôtures de maison sont infranchissables pour lui, et sa mobilité se retrouve largement entravée par ces installations humaines. Ses déplacements vitaux pour rechercher de la nourriture et/ou un(e) partenaire peuvent être limités au point de nuire à la survie de l’espèce. Vous pouvez ainsi installer des grillages à mailles larges plutôt que fines, et même créer de petits passages sous vos clôtures.

Gérer son jardin de manière « écologique »

Comme pour tous les autres animaux du jardin, une gestion « écologique » du milieu sera la plus appropriée.

Les produits chimiques utilisés dans les jardins ont fait des ravages dans les populations de hérissons en les empoisonnant soit directement soit indirectement via les proies consommées par le petit mammifère, cibles de ces produits (mollusques notamment).

Ne pas brûler ses déchets verts

Il est désormais interdit de brûler ses déchets verts. Il n’y a donc a priori plus aucun risque pour l’animal de se retrouver piégé sous un tas de feuilles en feu, comme cela pouvait être courant auparavant.

Conserver des espaces non tondus et inspecter les zones avant la tonte

Des espaces non tondus peuvent améliorer la circulation et la protection de l’espèce (zone d’abri), en plus de favoriser la diversité végétale.

Le passage de la tondeuse et de la débroussailleuse font également des dégâts directs. Lorsque vous devez tondre une zone d’herbe haute (ou toute zone qui ne permet pas de voir les animaux qui y seraient cachés), vous pouvez inspecter au préalable la présence d’hérissons.

Faciliter son hibernation

Pour faciliter son hibernation dans votre jardin, vous pouvez laisser des tas de branches, ou de feuilles, qui pourront être utilisées comme abri. Si vous avez la main bricoleuse, vous pouvez aussi lui en fabriquer un. Différents modèles sont proposés sur Internet. Il faudra le laisser en place jusqu’au printemps.

Le Jardin botanique littoral est depuis 2020 refuge LPO (Ligue de Protection des Oiseaux), label qui appuie et encourage les jardiniers soucieux de partager l’espace avec la faune. Ce label est accessible aux collectivités, aux entreprises et aux particuliers disposant de surfaces de toutes tailles. Même un jardinet ou un balcon peuvent devenir un lieu accueillant pour la faune !